http://bouteilles%20en%20verre%20consignées

Verre : comment fonctionne la consigne ?

1 juillet 2021

Presque centenaire, le concept de la bouteille de verre consignée faisait bon nombre d’adeptes jusque dans les années 80. Ayant peu à peu disparu face à l’arrivée des contenants en plastique jetables, la consigne fait aujourd’hui son retour pour répondre aux préoccupations écologiques et économiques.

Face à ce regain d’intérêt, nous avons voulu nous intéresser de plus près à cette démarche pour vous aider à mieux la comprendre. Pourquoi la consigne est-elle avantageuse ? Comment le système d’emballages consignés est-il mis en place ? Quels sont encore les défis à relever ? Urbyn vous explique tout, la consigne en verre n’aura plus de secrets pour vous !

Quelles sont les différentes étapes du processus de consigne ?

Le principe de la consigne sur les emballages est somme toute très simple : faire payer une somme supplémentaire au consommateur pour un contenant, qui lui sera reversée s’il rapporte cet emballage auprès du revendeur. Il s’agit donc d’un cycle qui passe par plusieurs étapes :

  • production de bouteilles, pots et autres contenants en verre, à partir de verre recyclé ou de matières premières ;
  • vente des produits aux consommateurs, avec une consigne, autrement dit avec une petite somme supplémentaire (de quelques centimes à quelques euros) ;
  • retour des bouteilles vides, que les consommateurs rapportent soit là où ils ont acheté les produits, soit dans des centres de collecte dédiés ;
  • gratification remise aux clients qui ont ramené leurs emballages en verre consignés, soit via une somme directe d’argent, soit sous la forme de bons d’achats, de dons à des associations, etc. ;
  • nettoyage des contenants en verre sur place (surtout pour les petites structures) ou collecte pour les ramener dans des centres de lavage ;
  • réutilisation des bouteilles après nettoyage, afin qu’elles puissent à nouveau accueillir des substances du même type que lors de leur précédent emploi.

La consigne se démarque donc clairement du recyclage : il ne s’agit pas de traiter le verre pour en faire un nouveau produit, mais de le réutiliser tel quel. On estime qu’il est possible de réutiliser une même bouteille consignée une vingtaine de fois en moyenne. Au bout d’un certain temps, elle risque en effet d’être trop fragilisée par les transports et lavages à répétition, et elle sera alors recyclée.

Qui pratique aujourd’hui le réemploi de verres consignés ?

La consigne de bouteille en verre reste toujours assez répandue dans le milieu professionnel, notamment dans les bars, cafés, restaurants et hôtels. Elle concerne alors tous types de boissons, des jus d’orange aux bières en passant par les bouteilles de vin, etc.

Mais la consigne a aussi résisté, et a même tendance à se développer de nouveau, dans plusieurs secteurs B2C. Certains cavistes et brasseurs adoptent ainsi ce modèle auprès des particuliers. Pour le reste des produits contenus dans du verre (lait, jus, yaourt, conserves de légumes, etc.), il s’agit surtout de producteurs locaux engagés.

Toutefois, la donne pourrait changer, car des projets de loi ont récemment vu le jour pour rendre la consigne obligatoire. Bien que cette loi n’ait pas été votée telle quelle par l’Assemblée nationale au début de l’année 2021, elle traduit tout de même la volonté de certains de remettre la consigne au goût du jour. Et nombreuses sont également les entreprises qui se lancent dans le nettoyage de bouteilles en verre pour assurer le retour de la consigne.

Quels sont les atouts du système de verre consigné ?

Si la consigne de bouteille en verre revient sur le devant de la scène, c’est qu’elle présente quelques sérieux atouts sur le plan environnemental :

  • jusqu’à 85 % de réduction des gaz à effet de serre par rapport à l’usage unique ;
  • diminution de l’utilisation d’eau, malgré le nettoyage, car la production d’une bouteille en nécessite bien plus ;
  • économies de matières premières ;
  • réduction des opérations de traitement, de recyclage et d’enfouissement, qui peuvent générer de la pollution ;
  • possibilité de remplacer des contenants plastiques polluants par des contenants en verre consignés ;
  • incitation pour les consommateurs à rapporter leurs bouteilles plutôt qu’à les jeter dans la poubelle classique, ou pire, dans la nature.

À ces avantages écologiques, il faut ajouter les bénéfices économiques du système de consigne. Une entreprise qui utilise des emballages consignés peut les rentabiliser en les réemployant, ou décider de baisser ses prix en conséquence pour en faire bénéficier le consommateur final.
De plus, toutes les économies d’énergie réalisées peuvent se répercuter sur le prix de vente des bouteilles en verre consignées.

Pourquoi la consigne de bouteille en verre n’est-elle pas encore la norme ?

En France, la bataille fait encore rage entre les défenseurs du recyclage et ceux qui voudraient voir revenir la consigne. En réalité, ces deux systèmes ne sont pas concurrents, mais se doivent d’être complémentaires. En effet, certains contenants en verre ne sont pas forcément adaptés au réemploi et ont plutôt intérêt à être recyclés (ex. : bouteilles de spiritueux qui seront conservées des années et qui ne conviendront peut-être plus aux attentes des consommateurs au moment de les réutiliser).

Il faut également noter que la consigne ne peut être écologique que sous certaines conditions. D’abord, il est essentiel de limiter les transports, et donc de procéder à une « consigne locale ». Or, les structures de collecte et de lavage restent encore trop peu répandues aujourd’hui.
Tout le système doit en fait être optimisé pour que la consigne soit favorable : transports durables, machines de nettoyage économes en eau et en électricité, réutilisation des bouteilles le plus de fois possible, etc.

Enfin, l’un des obstacles, et non des moindres, est celui des habitudes des consommateurs : seriez-vous prêt à ramener tous vos emballages en verre dans votre magasin ou dans un point de collecte ? Même si selon certaines études, la majorité des Français se disent favorables à une consigne obligatoire et estiment qu’il s’agit d’un bon moyen de préserver l’environnement, l’application concrète de la consigne partout et par tout le monde demande encore du travail !