Biodéchets : quelles sont les nouvelles règlementations ?

Un Biodéchet se distingue des ordures résiduelles ménagères de par sa composition. C’est un déchet alimentaire ou bien un déchet vert que l’on doit trier différemment. Les biodéchets sont de plus en plus importants dans l’activité des entreprises et dans le quotidien des particuliers. Depuis 2012, ils connaissent ainsi des nouvelles réglementations qui visent à favoriser leur valorisation.

Passant de 120 T/an en 2012 à 10 T/ an en 2016, les Biodéchets connaîtront au 1er janvier 2023 et 2024 de nouvelles réglementations. Urbyn revient aujourd’hui sur les nouvelles réglementations des Biodéchets et les solutions pour les traiter.

Qu’est-ce qu’un Biodéchet ?

L’Ademe définit les Biodéchets comme étant « des déchets non-dangereux biodégradables de jardin ou de parc et des déchets alimentaires provenant des ménages, des bureaux, des restaurants/cantines, du commerce de gros ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets des usines de transformation de denrées alimentaires ». On les compte dorénavant dans la règlementation du tri 9 flux. Les biodéchets correspondent en moyenne à 40 % des ordures ménagères des Français. Aussi, on distingue les déchets verts et les déchets alimentaires. 

Déchets verts

Ils proviennent des résidus laissés après l’entretien d’espaces verts comme la tonte d’une pelouse, des branches d’arbres ou encore des fleurs fanées.

Déchets alimentaires

Nous produisions tous des déchets alimentaires quotidiennement. On compte notamment les déchets de coupe et les déchets de retour de salle dans la restauration. Ils peuvent être des épluchures de légumes, des denrées non-comestibles, des restes non consommés, des coquilles d’œuf, …. En 2022, le ministère de l’Écologie estime les pertes alimentaires à hauteur de 10 millions de tonnes par an. On apprend également que ces déchets peuvent provenir de processus différents : la production, la transformation, la distribution et la consommation.

À partir du 1er janvier 2023, le seuil de bio-déchets passera à 5 T annuelles. Cela correspond en moyenne à 100 repas par jour en restauration collective. Cela peut paraître peu, et pourtant, ce chiffre s’apprête à diminuer encore plus dès l’année prochaine. Dès le 1er janvier 2024, le tri à la source sera obligatoire pour les 4 catégories productrices de déchets, et ce sans plus aucune limite. Les professionnels qui ne produisaient pas autant de déchets seront maintenant impactés. Tout comme les particuliers qui devront faire davantage attention au tri de leurs déchets.

Quelles mesures pour valoriser ses déchets et pourquoi sont-elles importantes ?

Le tri des déchets classiques (papier et cartons, ordures ménagères et plastique) est aujourd’hui un standard dans le domaine de la restauration et chez les particuliers. Le tri des biodéchets n’est quant à lui pas encore systématiquement pris en charge par les petits producteurs de déchets. Les nouvelles réglementations obligeront maintenant chaque individu à trouver une solution pour valoriser ses biodéchets. Le tri à la source va ainsi devenir un standard obligatoire. Il consiste à récupérer directement sur site les déchets produits par les différents acteurs. Par la suite, deux principales techniques de valorisation seront utilisées.

Le compostage

La méthode la plus répandue et la plus simple est le compostage. Elle consiste à entreposer ses Biodéchets dans une cuve ou un contenant dans le but de les laisser macérer et les transformer en engrais naturel. Pratique pour ceux qui ont une maison ou un espace extérieur. Moins pour les entreprises et ceux qui sont en appartement. De plus, le compost demande du temps et de l’investissement. Tout le monde ne peut pas s’atteler à la tâche. Il faut ainsi trouver une solution pour ceux qui ne peuvent pas se munir d’un bac pour composter leurs déchets.

Certaines villes ont adopté des bornes d’apport volontaires pour faciliter leur prise en charge. Tout comme le vert et le carton, il suffit uniquement de rapporter ses biodéchets pour leur donner une seconde vie.

Pour les petites quantités en restauration, il peut être intéressant d’installer un bac de récupération directement dans les cuisines. Ainsi, vous pourrez jeter directement les déchets de coupe et les aliments non-consommés. Ensuite, une collecte sera organisée par un prestataire pour récupérer les Biodéchets et les composter dans un centre agréé.

Certains professionnels adoptent maintenant le compostage de leurs déchets directement sur site. Pour autant, cela peut être compliqué car il demande de la place (la machine est imposante) et c’est surtout un investissement coûteux. Plus, il faut être sûr de pouvoir réutiliser ses déchets en engrais et fertilisant. La majorité des restaurants ne sont pas producteurs et ne possèdent pas la place nécessaire pour cultiver sur site leurs propres ressources. Ce système sera ainsi plus utile pour des grands domaines par exemple. Il est donc plus efficace pour les restaurateurs de confier le compostage de leurs biodéchets à des entreprises de collecte spécialisées. 

La méthanisation

La méthanisation est un procédé plus adapté aux grandes quantités de Biodéchets. Contrairement au compostage, la méthanisation ne se fait pas en air libre, mais dans une cuve privée d’oxygène que l’on appelle « digesteur ». Cette technique permettra de produire du gaz grâce au méthane qui s’évacue des biodéchets. 

La méthanisation est tout de même plus onéreuse que le compostage. Elle a besoin d’une prise en charge et d’investissements logistique plus conséquents. Au final, le choix de la méthode dépend surtout de l’activité de l’entreprise et de ce qu’elle compte faire de ses biodéchets. Le compostage sera tout de même plus avantageux sur certains points tels que le gain net de CO2, un coût de traitement moins important et surtout un processus 100 % naturel. 

Nouvelles solutions pour valoriser les biodéchets

Aujourd’hui, il parait impératif de chercher de nouvelles sources d’énergies renouvelables. Des chercheurs travaillent ainsi pour trouver une valorisation encore meilleure des biodéchets. Bien que la production de biogaz avec la méthanisation et d’engrais avec le compostage soit bénéfique, on sait qu’avec le temps et les recherches on pourra toujours trouver mieux. On compte dès à présent de nouveaux procédés tels que le biocarburant, des fertilisants alternatifs ou encore des nouveaux matériaux. À l’avenir, il ne fait pas de doute que des solutions encore plus bénéfique pour l’environnement seront trouvées.

En attendant de trouver la combinaison qui valorisera au mieux nos biodéchets, le plus efficace reste toujours de réduire leur production quotidienne.

Sources :

• Ademe
• ecologie.gouv.fr
• Biodéchets.org