Agroalimentaire : quels déchets et valorisations ?

Bien que la France soit la 5ème industrie agroalimentaire mondiale, elle produit un volume considérable de déchets. En 2016, l’agroalimentaire a produit 3,8 millions de tonnes de déchets, dont 69% de déchets organiques et 31% de déchets banals. Bien que les déchets organiques sont quasiment tous réutilisés, les déchets banals ne sont triés qu’à moitié.

Urbyn revient sur les différents déchets produits dans l’industrie agroalimentaire et les différentes méthodes de valorisation possibles.

Qu’est ce que l’industrie agroalimentaire ?

L’industrie agroalimentaire, industrie alimentaire ou encore IAA, regroupe les activités industrielles transformant les matières premières de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche en produits alimentaires voués à la consommation humaine ou animale.

Cette industrie se divise en 8 segments :

• L’industrie de la viande : segment principal de l’agroalimentaire, l’industrie de la viande comprend les activités d’abattage et de transformation du bétail et de la volaille, la charcuterie, la conserverie de la viande et la préparation industrielle de produits à base de viande.

• L’industrie laitière : deuxième industrie agroalimentaire en France, l’industrie laitière transforme le lait cru réfrigéré fourni par les éleveurs pour le transformer en produits laitiers. Le beurre, les fromages, le lait, les yaourts, le lait en poudre ou encore les glaces proviennent de cette industrie.

• L’industrie sucrière : cette industrie produit du sucre à partir de la betterave ou de la canne à sucre. La France est notamment le premier producteur européen de sucre d’après le Syndicat National des Fabricants de Sucre.

• L’industrie de produits alimentaires élaborés et conservés : les fruits et légumes conditionnés, les poissons, les plats cuisinés ou encore les confitures sont fabriqués dans cette industrie.

• L’industrie de produits à base de céréales : tous les produits à base de céréales sont concernés par cette industrie : biscuits, biscottes, semoules et pâtes alimentaires, farine, pain, pâtisseries industrielles, aliments pour animaux d’élevages et domestiques, malt, amidon, fécules et produits dérivés.

• L’industrie des corps gras : les huiles végétales brutes et raffinées, les margarines et dérivés d’acides gras, ou encore les graisses animales sont produites dans l’industrie des corps gras.

• L’industrie de boissons et alcools : la grande majorité des boissons sont créées dans cette industrie : eaux minérales, jus de fruits et de légumes, boissons non alcoolisées, champagne, bière, vin, eau de vie, cidre…

• L’industrie de produits alimentaires divers : tous les autres produits ne rentrant pas dans les industries précédentes sont englobés dans celle-ci. On retrouve essentiellement des produits disponibles au rayon épicerie d’un supermarché, par exemple le café et le thé conditionnés, les aliments pour bébés, les bouillons et les potages, le chocolat et les confiseries…

Quels déchets sont produits dans l’agroalimentaire ?

En 2016, d’après une enquête de l’INSEE, le secteur agroalimentaire a produit 3,8 millions de tonnes de déchets, dont :

L’industrie agroalimentaire produit très majoritairement des déchets organiques, donc d’origine végétale et animale, à hauteur de 69% de leurs déchets. 3,5% des déchets organiques produits en France proviennent de l’industrie agroalimentaire.

31% des autres déchets produits sont des déchets banals, soit les papiers/cartons, le plastique, le bois, le verre et les métaux. Deux industries produisent principalement les déchets banals dans l’industrie agroalimentaire. Premièrement l’industrie de produits alimentaires, avec les activités de boulangerie-pâtisserie, les plats préparés et les confiseries. Deuxièmement, l’industrie sucrière : ces deux industries combinées génèrent la moitié des déchets banals de l’agroalimentaire.

Comment valoriser les déchets de l’agroalimentaire ?

L’alimentation animale

L’alimentation animale est l’une des filières de valorisation principales des déchets organiques de l’agroalimentaire. Certains déchets, comme les déchets de brasserie, les fruits et légumes ou encore le lactosérum, sont considérés comme des coproduits. Ces derniers sont consommables par les bovins, les équins, les ovins ainsi que les porcins.

Les coproduits respectent des spécifications définies. Sur le plan sanitaire, les industriels doivent être transparents sur la production des coproduits, ils doivent être garantis sains et sûrs. Sur le plan nutritionnel, les coproduits doivent concurrencer les fourrages et les concentrés en termes de qualité nutritionnelle.

Le compostage

Le compostage est la transformation de matières fermentescibles en compost, une matière fertilisante riche en composés humiques. Le compost peut être utilisé comme amendement organique, et ainsi améliorer la fertilité des sols.

Certains déchets de l’agroalimentaire peuvent être valorisés en compost, comme les boues et les biodéchets (restes de préparation de plats, épluchures…).

La méthanisation

La méthanisation consiste à décomposer la matière organique grâce à des microorganismes, devenant ainsi du biogaz et digestat.

Ce biogaz pourra être utilisé en tant qu’énergie, soit pour le transport des personnes et marchandises, soit pour les industries et collectivités.

D’autres procédés de valorisations

Certains déchets peuvent être valorisés par d’autres moyens, comme les huiles usagées. Une huile usagée qui est purifiée et filtrée pourra être valorisée en production de biodiesel ou utilisée dans la lipochimie, la chimie des corps gras. L’huile usagée sera donc utilisée à la création de colles, de peintures ou encore de savon.

Des entreprises cherchent à valoriser leurs déchets et trouvent des solutions propres à elles. C’est le cas de Barilla, comme cette vidéo le présente, utilisant ses déchets de son afin de produire du papier pour leurs emballages.

Le tri des déchets banals

Seulement 50% des déchets banals de l’agroalimentaire sont triés. En comparaison avec les autres industries manufacturières, ces dernières trient en moyenne 82% de leurs déchets banals.

Cette différence peut être en partie expliquée par les dates de péremption des produits alimentaires. Les produits de boulangerie et les plats préparés périment au bout d’un certain temps, et une grande partie d’entre eux sont jetés avec leurs contenants qui sont des déchets banals. L’industrie a donc une marge de progression dans le tri des déchets.

Sources :

Agro Media
Organisme Régional des Déchets et de l’Economie Circulaire en Occitanie
INSEE
Adeis RH
ADEME